Je sais, je sais... on va encore m'accuser de "trolling", d'acharnement thérapeutique sur Jamendo. Mais si je suis le seul (apparemment) à parler contre Jamendo, est-ce parce que je suis un vil troll ou parce que je préfère la parole au mutisme des "autres" ? N'y-a-t-il donc rien à redire à Jamendo ? Si oui, mais pourquoi, oui POURQUOI je devrais me taire ? Si tous ceux qui se taisent arrêtaient de faire l'autruche, se préoccupaient un peu plus du "bien commun", aurais-je encore besoin de jouer les Don Quichotte numérique ?... Je tenais à cette mise au point, un peu sévère mais juste.
A présent, parlons de ce qui m'amène de nouveau à parler de cette incroyable startup luxembourgeoise. Car c'est une petite expérience basée sur la liberté d'expression et la véracité de propos tenus que je vais mener... Avez-vous déjà lu la page Wikipédia de Jamendo ? non ? Et bien pour "l'un des principaux acteurs du mouvement de la musique libre" on ne peut pas dire que Wikipédia, icône libriste, ait grace aux yeux de Jamendo :) Pourquoi ? bah tout simplement parce que la page est truffée d'infos désormais érronées, dû au fait que personne chez Jamendo n'a cru bon de mettre à jour celle-ci depuis 2007... Ah mais non, attendez.... Ah si quelqu'un à mis à jour la page en 2010 pour dire "ouf, on ferra pas faillite!", lol. Allé, je vois bien que vous trépiniez d'impatience :)
«Jamendo est un site web qui propose des albums de musique en téléchargement gratuit. Les musiciens, qui autorisent cette gratuité pour les internautes grâce aux licences ouvertes, peuvent, s'ils le souhaitent, être rémunérés grâce aux dons des utilisateurs, au partage de 50 % des revenus publicitaires de Jamendo, ou encore grâce à la vente de licences d'utilisation commerciales de leur musique.
Le site Internet Jamendo est l'un des principaux acteurs du mouvement des musiques libres en France, avec un positionnement annoncé comme « le Red Hat de la musique libre ». Jamendo est une start-up, basée au Luxembourg. Elle a été financée fin août 2006 par Mangrove Capital Partners, les investisseurs de Skype. Fin 2008, Jamendo est entré en concurrence avec la SACEM et les éditeurs traditionnels en créant Jamendo Pro, un site annexe basé sur le principe de CC Plus qui propose des licences pour l'utilisation commerciale de la musique à des prix compétitifs.»
Alors déjà : le partage des revenus publicitaires n'existent plus depuis des années. La raison "offcielle" de cette décision purement arbitraire de Jamendo était que ceux-ci rapportaient (dans l'état) trop peu aux artistes et n'étaient donc pas satisfaisant. Sauf que les mêmes artistes n'ont jamais eu droit à un "meilleur système" de partage des revenus. Pour beaucoup la vrai raison est la mise en place de JamendoPRO. En effet, ainsi Jamendo pouvait gentiment contraindre ses artistes à se tourner vers un système de licensing obscur pour retrouver des revenus réguliers. Sauf que ça ne fonctionne que pour une minorité. On ne s'attardera pas sur le don, passé de "saint graal" en 2005, à "objet gadget" en 2012.
"Le site Internet Jamendo est l'un des principaux acteurs du mouvement des musiques libres en France"... Pardon ?? Alors déjà si vous lisez "musiqueS libreS" c'est normal et c'est s'en doute dû à une rectification de l'association Musique-Libre.org (Dogmazic), un véritable acteur du mouvement en France :) Mais ce qui choque bien entendu c'est que ce discours vous ne le lirez plus dans les communiqués officiels de Jamendo S.A. Car désormais la startup ne cache plus ses ambitions entreprenariales, bien loin de considérations "philosophiques" sur le concept de musique libre, ainsi que de la promotion de ce mouvement. Et on les comprend : vouloir vendre des licences d'un côté en étant militant de la Culture Libre... ça passe pas forcément très bien auprès des clients, lol.
La partie sur la "concurrence" vis-à-vis de la Sacem est aussi très drôle. Qui a bien pu écrire ça, lol ? Même en 2005, Jamendo se posait plus en "alternative" à la Sacem... Aah mais non, vous allez rire : ça été modifié en 2009, au lancement de JamendoPRO, logique donc :D On comprend mieux le retournement de veston en 2010, avec le rachat par MusicMatic qui a peut-être vu d'un mauvais oeil cette "stratégie d'affrontement frontal". A noter que la récente expérience menée par la Fondation CC et la Sacem n'a été que très timidement commentée par Jamendo, et indirectement en plus.
Notons quand même que la page Wikipédia est plus honnête que le FAQ de Jamendo, car ici on précise bien que les licences PRO sont des licences spécifiques CC+.
«La plupart des albums volontairement mis à disposition par les artistes le sont sous des licences de type Creative Commons ou licence Art Libre. Jamendo impose en effet depuis 2005 l'usage de licences ouvertes (licences strictement libres, ou licences de libre diffusion laissant à l'auteur le monopole des utilisations commerciales et le monopole des travaux dérivés).
Les artistes membres de sociétés d'auteurs telles la SACEM se mettent en infraction par rapport au règlement de leur propre société d'auteurs s'ils diffusent leur musique sur Jamendo. Il est arrivé plusieurs fois que des membres signalent des contenus SACEM ou soumis au droit d'auteur sur le forum « Bugs / Copyright » du site. Dans tous les cas ces contenus ont été supprimés par l'équipe du site.»
Faux ! Les licences Art Libres (LAL ou CopyLeft) ne sont plus proposées (ni admises, avec effet rétroactif) depuis 2009. Malgré les plaintes d'auteurs utilisant des LAL sur Jamendo, rien n'a changé. Les arguments de Jamendo ont toujours été flous, laissant la place à un triste constat : Jamendo ne veut pas de LAL car celles-ci s'opposent à leur système JamendoPRO. Oui c'est radicale ! Et pour quelqu'un ayant la prétention d'être un acteur du Libre, on ne peut pas vraiment dire que le choix des auteurs soient "libres" :/
Pour le reste... mea culpa :'( que j'ai été bête d'initier à l'époque cette idée et ce topic ! ça a bien servi les intérêts de Jamendo, leur manque de professionnalisme et de respect des auteurs sous licences libres. De toute façon, ceci n'existe plus. Il y a bien des boutons de signalement (à l'éthique douteuse et dénoncée par une lettre ouverte en 2010) mais comme la politique du site est d'ouvrir à fond les vannes sans jetter un oeil à ce qui passe, peu de chance que le système soit probant. Régulièrement, des infractions au Droit d'Auteur sont signalés sur le web.
«Un système de navigation utilisant des mot-clés (« tags ») générés par les auditeurs permettait auparavant de parcourir les albums par genre ou thématique. Ainsi, le classement des albums se retrouvait en partie géré par les auditeurs et visiteurs du site. À présent, ces mots-clefs sont déterminés uniquement par les artistes.»
Et oui, le système de tags "générés par les auditeurs" fait partie de la longue liste des fonctions décapités par la mise à jour du 24 avril 2012. C'est d'autant plus regrettable que personne n'avait réclamé sa complète disparition, ni la suppression de toutes les fonctions de partages du site d'ailleurs. Notez le complet sophisme qui laisse entendre que le fait de laisser seul les artistes gérer les tags serait plus "juste" pour eux.
«Jamendo propose aux artistes de mettre en ligne leur musique en choisissant la licence sous laquelle le contenu audio sera diffusé. Chaque artiste dispose d'un espace personnel pour se présenter, annoncer son actualité, ses dates de concerts futures et communiquer avec son public. Des critiques peuvent être déposées sur les albums par les auditeurs. En outre, un système de don aux artistes est proposé, ainsi qu'un forum permettant à la communauté d'échanger entre membres, dont font partie les artistes.
Les artistes qui le souhaitent peuvent aussi adhérer à des programmes optionnels (partenariats avec d'autres entreprises, partage des revenus publicitaires, Jamendo Pro…).»
Là aussi ce n'est absolument plus d'actualité. L'espace personnel, annoncer son actualité, critiquer un album, communiquer avec les fans, etc. tout ça a au mieux été réduit drastiquement, au pire a disparue du site toujours, depuis la dernière mise à jour. Les revenus publicitaires j'y reviens pas, par contre les programmes ne sont plus vraiment "optionnels" car désormais la signature d'une certification PRO est obligatoire pour tous.
«Jamendo permet l'écoute directe de fichiers audios (96 kb/s), mais assure également le téléchargement direct d'albums ainsi que leur diffusion sur les réseaux pair-à-pair eMule et BitTorrent, notamment grâce à des logiciels dédiés tel que le Jamseeder.
Les albums diffusés sont disponibles sous les formats MP3 (environ 200 kb/s) et Ogg Vorbis (environ 300 kb/s), ce dernier étant un format ouvert.»
Ne gardez rien, jettez tout :D car le streaming, depuis la mise à disposition de serveurs Radionomy, est passé à 192kp/s, la diffusion par P2P n'existe plus (une conséquence (idiote) du Label Hadopi ?), RIP Jamseeder, et au revoir Ogg Vorbis dont Jamendo n'avait plus rien à faire depuis 2008.
«Jamendo PRO :
Fin 2008, la plate-forme a lancé une boutique en ligne d'achat de licences d'utilisation commerciale. Elle permet de sonoriser soit des projets multimédia (documentaires, podcasts), soit des lieux publics (commerces, restaurants). Des chaînes de télévision comme France 2 ou Arte utilisent régulièrement Jamendo PRO pour sonoriser leurs productions.
La musique classique du projet PRO est fourni par l'étiquette indépendante italienne, OnClassical.
Le service Jamendo Pro a été lancé au début de l'année 2009. En 2010, Jamendo s'est rapproché de la société Musicmatic et constitue aujourd'hui la source de revenu principale de Jamendo sur le mode freemium»
(...) oui y'a de l'info ici, lol. Alors déjà : qui a déjà, parmi les artistes et utilisateurs de Jamendo à ce jour, entendu parlé de OnClassical ??! On apprend après une brève recherche que c'est un Label Indépendant fondé en 2003 par Alessandro Simonetto. Et là ça devient carrément chelou ! Sur le site officiel on découvre un système de licensing équivalent à Jamendo (avec même le partage 50/50 des revenus). Mais aucune référence faite à JamendoPRO ! Le Label OnClassical existe bien sur www.jamendo.fr (lien) et propose aussi ses albums à l'écoute. J'ai également découvert un artiste de OnClassical, Daniele Petralia, qui propose aussi son album sur Jamendo et PRO (lien) (avec en prime une liste d'autres noms) et "arnaque" gentiment (lol) les pauvres internautes surfant sur le site du dit Label (lien). Bref tout ça est particulièrement opaque, et va surtout bien mettre en rogne les auteurs d'albums "classiques" qui se sont inscrits sur PRO ;)
Ça c'est déjà fort, mais c'est mieux ensuite ^^ France2 et Arte qui "utilisent régulièrement" des titres de Jamendo ? Sûrement, car j'ai déjà eu l'occasion d'en entendre. Par contre, dans les génériques je n'ai jamais vu la moindre référence aux auteurs de ces mêmes musiques (APPEL A TEMOINS).
Le "mode freemium"... osez me dire que vous avez déjà lu un communiqué ou une newsletter de Jamendo faisant référence à ça :/ Qu'est-ce que le freenium ? Définition : "Le freemium est un modèle économique associant une offre gratuite, en libre accès, et une offre « Premium », haut de gamme, en accès payant. Ce modèle s'applique par sa nature aux produits et services à faibles coûts variables ou marginaux, permettant aux producteurs d'encourir un coût total limité et comparable à une offre publicitaire."
(...)
Oui je vous offre cette pause de réflexion pour vous laissez aussi reprendre votre respiration, lol. Vous lisez bien, Jamendo se revendique d'un système qui tendrait à faire une différence entre une offre gratuit de base, et une offre "haut de gamme" payante. Donc question à Jamendo : un auditeur et téléchargeur lambda a-t-il des mp3 de moins bonne qualité qu'un client de l'offre "prenium" PRO ? Comment parler encore parler de Musique Libre alors ? Consternant... Il est amusant de noté que le principe du m fut initié en 2006 par Fred Wilson, la même année que la présentation officielle de l'ébauche du "projet PRO". Et ce n'est pas un hasard si on retrouve à la même manifestation, en l'occurence le Web'Paris Edition 2008, Fred Wilson (Union Square Ventures) et Pierre Gérard (Jamendo).
Franchement, vous avez encore des doutes sur le manque d'éthique et de valeurs libristes de cette entreprise ?!
Après on trouve aussi la bonne blague du "Remerciement gradué" qui s'est transformé en affectueux "Label Hadopi" (big LOL).
Bref, si je parlais en préambule d'expérience, c'est que je vais dans les prochains jours tenter (oui "tenter") de modifier objectivement et impartialement cette page wikipédia de Jamendo. On verra la réaction :)
Restez aux aguets :D
[Source Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jamendo]