Préambule : vous le savez, ce n'est pas nouveau, la ligne éditoriale du blog avait déjà évolué. Mais depuis 6 mois ce n'était plus aussi clair, car l'actualité de la longue déchéance jusqu'à sa mort cérébrale du site Jamendo a accaparé l'actualité du blog. Néanmoins la ligne éditoriale prévoyait une ouverture vers d'autres centres d'intérêts, pas exclusivement sur la musique libre. Le retrogaming y a sa place. Le Joueur du grenier ou plus récemment Usul ont donc trouvé la leur ici ;) d'autant que dans l'esprit, le retrogaming, lié aussi au monde de l'émulation, va dans le sens d'une culture vidéoludique plus libre et sans contrainte de partage. Ce petit préambule me semblait important ^^
Gaming... game... jeux, jeu de l'oie, jeux-vidéo... rétro... Beegees, Club Dorothée, années 80/90... c'est ça ! le rétrogaming c'est la mode des jeux de l'oie sur les Beegees !............ (désolé, lol)
A part être très très mauvais en anglais, vous aurez compris que le retrogaming c'est l'art de remettre au goût du jour ces vieux jeux-vidéo de l'âge d'or des années 80 et 90*. Si c'est avant tout le joyeux monde de l'émulation qui a permis ce retour aux sources pour beaucoup de joueurs, aujourd'hui le retrogaming revêt deux autres facettes intéressantes.
Tout d'abord il y a le retrogaming de puristes, le vrai, celui où l'ont joue sur des cartouches d'origines sur des consoles d'époque (oui, "consoles" car le retrogaming est plus développé, pour le moment, sur consoles de salon que sur PC/Mac). Et si vous disposez d'accessoires divers et variés permettant par exemple de jouer à des jeux US ou Nippon, ou si vous possédez des engins rares comme la PC Engine, ou même des jeux tout aussi rarissimes dans leurs éditions spéciales, vous êtes 1) un chanceux, 2) un type fauché (c'est que ça coûte cher ce genre de frivolités, lol), et 3) un véritable Indiana Jones de l'histoire vidéoludique (Bravo ! lol).
Mais pourquoi un tel engouement ? Tout mettre sur le dos de la nostalgie (comme le font régulièrement les médias télévisés) serait une erreur. Car le retrogaming ne regroupe pas que des trentenaires ou des quadras, des plus jeunes aussi s'y mettent avec passion. C'est donc bien l'expérience vidéoludique qui est recherchée. Est-ce à dire que c'est parce que "c'était mieux avant" ? Non. A faire une liste des bons et mauvais côtés des jeux-vidéo de cette époque et de maintenant donnerait sans doute des résultats similaires (mais la mémoire tant à gommer des mauvais souvenirs, ce qui fait que parfois on entend dire "c'était quant même mieux avant"). Mais force est de constater que l'expérience vidéoludique n'est pas la même sur une MegaDrive ou une Super Famicon (ou SNES... oui c'était pour craner, lol) que sur une XBox360 ou une PS3.
Beaucoup vient de l'évolution de l'industrie du jeux-vidéo. Avec son industrialisation fulgurante à partir des années 2000, et l'arrivée de nouveaux acteurs comme Sony qui ont bousculé toutes les idées reçues, le jeux-vidéo a changé. Par exemple, la part des graphismes, si elle a toujours était déterminantes pour les gamers, prend aujourd'hui une place centrale et prédominante dans pas mal de productions actuelles, donnant par exemple des jeux hyper-scriptés dit quelques fois "hollywoodiens", qui en mettent plein la vue. Ce n'est pas un mal, mais ce n'est pas le même esprit qu'un Mario ou un Sonic, où le gameplay (anglissime pour "façon de jouer" et "système/mécaniques de jeu") est au centre du jeu. Dans la pratique, ça donne des jeux plus spectaculaires, plus immersifs, mais aussi un peu plus facile (voir très facile). Et on touche là un point que recherche les amateurs de retrogaming : le challenge ! Battre la console et ses niveaux retors, recommencer encore et toujours jusqu'au résultat parfait... Le "je meurs/je recommence" est la base de bon nombre de vieux jeux. Tout comme la difficulté des IA. Paradoxalement, elles étaient plus limités techniquement parlant, mais plus coriaces en pratique. Qui ne se souvient pas d'un boss nous éclatant la tronche en 3 coups, aux gestes plus vifs qu'un frelon, ou d'un adversaire d'un jeu de baston nous sortant toute la panoplie de ses coups spéciaux avec une aisance indécente :) le challenge j'vous dit !
Et puis ces jeux retro sont aussi très variés. Que ce soit au niveau des univers, des types de jeux, des personnages, etc. on n'avait à l'époque finalement peu de limite à part celle de son imaginaire. Il est d'ailleurs intéressant de constater que le succès de la scène indépendante (Braind, Super Meat Boy, Botanicula...) repose sur les mêmes bases de gameplay et d'inspiration que les jeux retro. Parmi les grosses maisons d'éditions comme Ubisoft ou EA, il est très difficile de ne pas tomber sur des suites à gogo, des redites sans fins des mêmes concepts, jusqu'au réutilisation des mêmes moteurs graphiques pour économiser les coûts, etc. Bref, depuis une petite dizaine d'années, l'industrie du jeu-vidéo s'ankylose, et l'indépendant et le retrogaming sont là pour rappeler ce qui plaît réellement aux joueurs de tous ages (bien que pour le moment l'audition ne soit pas excellente...)
Enfin, ces jeux retro sont bien plus "social" que n'importe quel jeu actuel en ligne. Le multijoueur est à la mode est c'est bien normal. Faire une partie avec des nouveaux amis du monde entier est grisant. Mais comment le comparer à une bonne vieille soirée potache entres potes autour d'un bon vieux Street Fighter II avec bière et pizza ? Il n'y a pas photo, lol.
Pour conclure, sachez que le retrogaming en se démocratisant devient de plus en plus accessible. Si internet sera bien entendu votre allié dans la quête de la console de votre coeur, il existe aussi de plus en plus de magasin spécialisé dans le jeux-vidéo d'occasion et le retrogaming. Youtube et Dailymotion vous permettront aussi de découvrir toute une communauté de testeurs passionnés et passionnant. A vous de jouer donc :)
* Notez que certains jeux récents comme Zelda SkyWords, utilisent des mécanismes retro et sont quelques fois aussi assimilé à des jeux retro "dans l'esprit".